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Le matériel de base pour débuter l’aquarelle

Temps de lecture : 6 minutes

Enfin ! Voici l’article promis.

Vous trouverez sur le net pas mal d’articles assez complet sur chaque sujet, je vais donc essayer d’être concise (ou non hahaha) et de vous donner mon avis. Et pour ceux que cela intéresse, on va réfléchir aussi à des solutions économiques et/ou écologiques. Défi!

Vous avez besoin pour commencer l’aquarelle de couleurs, de pinceaux et de papier… Essentiellement. Commençons donc par ça.

Couleurs

Tubes ou godets ?

Godets. Une petite palette de 9 couleurs suffit pour s’éveiller à la technique. Ma reco : Winsor & Newton en Cotman ou bien Sennelier. Attention, j’ai déjà essayé des sous marque commandées sur le net, ou des palettes d’enfant, genre “pastilles” c’est une vraie cata, niet, niet.

En terme de qualité, de l’aquarelle fine suffit largement pour les débutants et les avancés. Si vous avez le budget, et l’envie, allez sur de l’extra fine, les pigments étant broyés plus finement vous obtiendrez de belles fusions.

Le petit tips économique : vous pouvez aussi acheter les godets à l’unité, c’est ce que je fais pour mes tubes. Commencer avec un nombre limité de couleurs est tout à fait possible.

Je prendrais les couleurs primaires suivantes avec lesquels je fais tous mes mélanges : jaune winsor , bleu winsor à tendance rouge, rose permanent et j’y ajoute un terre de sienne brûlée. Et ça suffit, ça devrait vous permettre de limiter le budget. Après, cette approche nécessite de s’y mettre vraiment et de comprendre les mélanges de couleurs, quoi. Donc si vous vous sentez juste de patouiller au début pour découvrir, restez sur la palette toute faite peut-être 😉 Et si vous êtes motivé et que vous voulez vous constituer cette palette sur mesure, allons y : vous aimez peut être les tendances plus chaudes, vous pourrez donc y ajouter un jaune aureoline ou jaune Turner (mais moins transparent), un orange de cadmium et un bleu ceruleum, par exemple, cela constituera un très bon point de départ.

Les autres couleurs sont pour moi des couleurs plaisir, qui évite de les refaire, comme le vert émeraude ou le rose opéra. Quand vous serez tombé dedans et que vous vous baladerez dans les rayons de magasins d’art ce sera comme une boulangerie pour les gourmands, à vous de voir si vous résistez 😉

Au cas où vous vous demandiez, ma palette de voyage est une 12 godets en qualité fine, c’est une Schmincke Akademie (la qualité extra fine de la marque c’est Shmincke Horadam), elle m’a fait une dizaine d’année, c’est increvable (à part certaines couleurs composées de multiples pigments mais je m’étends) ! J’ai juste remplacé au fur et à mesure les godets jaunes, le sepia et le noir avec mes préférés en extra fine de Winsor et Newton (donc PAS Winsor et Newton Cotman, puisque Cotman c’est la qualité fine de Winsor et Newton). Et les deux qualités se mixent très bien.

Les next steps :

Les tubes, pour faire de grands formats ou disposer de couleurs pâteuse sans s’embêter à patouiller ses godets. C’est la solution des aquarellistes plus “avancés” en général. Mais au passage, si vous voulez de la couleur pâteuse avec un godet, humidifiez votre palette quelques minutes avant de travailler, ça peut bien faire le job.

Et pour finir, pour trouver une palette de couleurs écolo faite main, rendez-vous sur Etsy. Là évidemment c’est la solution la plus chère. J’ai quand même bien envie de tester, je vous tiens au courant.

Pinceaux

Si on veut aller à l’essentiel il faut :

Un pinceau. Juste un. Un pinceau à lavis de taille moyenne dans une gamme moyenne. C’est comme tout en fait, dès que l’on tape dans une gamme pas du tout chère, on est très déçu, ça perd des poils et tout. Et le pinceau fournit avec la palette, en général on l’oublie, il ne retient pas assez d’eau. Le pinceau à lavis fait tout, il couvre de grandes surfaces car il retient bien l’eau avec son ventre rondouillet et vous pouvez utiliser la pointe pour les détails. Ma reco : j’ai commencé avec un pinceau à lavis Raphaël genre un numéro 3 de la série 803 en petit gris, c’est très bien, vous pourrez en trouver aussi chez Lefranc et Bourgeois, un Winsor en Cotman, un Da vinci, bref … On peut tout faire avec ce pinceau.

Je suis encore septique concernant les pinceaux à réservoir d’eau, ils sont fait pour le voyage et… Disons qu’on ne peut pas tout faire avec. Si vous voulez tester les fleurs, le travail dans le mouillé, … Vous allez vite être limité. Il y en a qui y arrive très bien mais ce n’est pas trop mon “école”.

Si on veut aller un cran au dessus il faut :

  • Quelques pinceaux ronds à pointe fine. Un ou deux “moyens” (en taille 4, et 8 par exemple, mais c’est dur de vous indiquer, ça varie entre les marques). Plus tard, un petit pour les détails (taille entre 0 et 2) ça peut aider, selon votre pratique. Les petits gris sont les pinceaux avec une meilleure réserve (d’eau), ça évite de recharger son pinceau toutes les 30 secondes. Pour des raisons éthiques, je ne peux plus conseiller le petit gris en vrai poils d’animaux. Je garde mes anciens pinceaux mais je sais en mon fort intérieur qu’il faut aller vers de l’imitation petit gris (comme les Softaqua de Rapahël, les Casaneo de Da Vinci, Escoda en fait aussi, …). Les synthétiques pour aquarelle ont le bon goût d’être moins chers que ceux en poils naturels en plus !
  • Si vous le pouvez, essayer les pinceaux en imitation poil de martre aussi, ça peut être bien, ils sont plus nerveux, ça permet plus de contrôle. Si vous avez du mal à contrôler l’eau, ça peut être même sympa de débuter avec ceux là même (en restant sur un pinceau rond à pointe fine) au lieu des pinceaux à lavis.
  • Une petite brosse synthétique plate. Pour les retraits de blanc par exemple. Dans mes essentiels j’ai pour ma part une petite, en n°8 de Raphaël, Kaerell, série 8796 et une moyenne en n°30 de Da Vinci, série 5080.

Et c’est à peu près tout. Comme pour les couleurs, les autres type de pinceaux sont des pinceaux “plaisir”, ou de spécialiste. Quelques exemples : les pinceaux éventails vous permettrons de faire des effets de texture, les pinceaux trainards de faire de belles lignes fines sans recharger trop…

Mais en tout cas la base c’est un pinceau réservé à la pratique de l’aquarelle. Sinon vous allez vous battre avec l’eau. Et nous on veut l’apprivoiser, pas se battre avec.

Le papier

Je ferai court pour les débutants, pas de papier en dessous de 300g. Plutôt en bloc contrecollé pour ne pas avoir à le scotcher. Grain fin. Le moins cher est en cellulose. Le plus cher est en 100% coton. Voilà.

En version longue :

J’arrive à faire des petites choses très bien avec le papier le moins cher de Cultura, le Monali. Lequel ne peut en revanche me servir que de palette d’essai quand je passe à un “vrai tableau”. Cela reste un papier d’entraînement. C’est pratique pour ne pas avoir peur de gâcher. Comme l’aquarelle est une affaire de lâcher prise, c’est à considérer.

J’ai commencé sur du Canson Montval, qui était vraiment pas mal et puis j’ai découvert le Moulin du Coq / marque ​Hahnemüle, le Rouge, qui convient toujours à ma pratique. Je fais encore la plupart de mes tableaux avec. Ce sont deux papiers cellulose d’un bon rapport qualité prix.

Le nec plus ultra est le 100% coton. Il est bien meilleur, le monde entier est d’accord là dessus. Si il n’y avait pas le budget, c’est celui là que je conseillerai à un débutant. Il reste humide plus longtemps et vous permet de faire de plus belles fusions et autorise un grand nombre de superposition de couche sans s’abimer. Tout pour ne pas être frustré en début de pratique ! La vie est injuste pour les petites bourses !

Le tips de l’économe : une fois que vous avez trouvé le papier qui vous convient, achetez le en grande feuille que vous découperez, c’est moins cher. Par contre il vous faudra le scotcher à un support sur les côtés pour éviter qu’il ne gondole si vous travaillez un peu dans l’humide.

Vous pouvez également naviguer entre deux papiers : un pour vos expérimentations et un pour les grands jours !

Bon à savoir, le papier Arches est littéralement le papier consacré parmi les 100% coton. Ne vous privez pas de le tester. Pour ma part, je suis au Canson Héritage, qui s’en sort magnifiquement. Je m’en sert quand je sais que je vais avoir vraiment beaucoup de lavis à faire.

Les autres fournitures

Les palettes. Pour un débutant, la partie palette fournit dans les kit est déjà super. Les classiques vous conseillerons la porcelaine blanche. Je suis mal placée pour car je me sert de papier comme palette. Une habitude qui me permet de contrôler parfaitement la quantité d’eau dans mes pinceaux.

Le bon truc écolo : ne pas acheter de palette supplémentaire. Vous pouvez faire vos mélanges dans des couvercles de bocaux, ça a l’avantage de bien les isoler. Il m’est arrivé de me servir de toute sorte de récipients, un emballage de Ferrero par exemple ! Pas blanc mais bonne contenance, on aime.

Idem pour l’eau. Des bocaux, des bouteilles coupées en deux, bref, vous voyez. Comme j’adore les gadgets, j’ai acheté un verre pliant, qui me sert bien en voyage. Mais honnêtement, le moindre gobelet en papier que l’on vous sert peut être utilisé comme godet.

Et il vous faudra un chiffon. Je me servais de papier absorbant mais ce n’est pas très écolo. Tout vieux vêtement en coton se prêtera parfaitement au jeu.

Pour vous amuser au delà de la réserve du blanc du papier, si vous pouvez vous le permettre, poussez jusqu’à acheter un tube de gouache blanche et un flacon ou un stylo de gomme à masquer / liquide de masquage.

Et je pense qu’on peut s’arrêter là pour les essentiels pour débuter en aquarelle. J’espère que ça vous a plu, je penses que je vous en ferai un épisode de ma chaîne youtube. D’ici là, à la prochaine pour d’autres articles techniques !

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L'aquarelle est le défi favori de Felicia depuis 20 ans. Bien qu'elle ait essayé diverses techniques, elle aime l'eau et sa « douce complexité ». Sa première exposition remonte à 2011, elle réalise des peintures en direct. Puis elle se consacre à sa carrière numérique. Depuis peu, elle peint à nouveau des portraits, quand l'histoire la touche. Comme ses portraits montrant l'évolution de sa fille, avec une réflexion sur le passage à l'âge adulte. Les sans-abris photographiés dans le métro parisien sont aussi un fil conducteur dans ses productions. Elle prend beaucoup de plaisir à donner plusieurs cours depuis 2018, à l'atelier du Cléo (Poitou) et dans son milieu professionnel. Aussi, dès le confinement, cela lui a semblé génial que de combiner tout cela avec une chaîne YouTube comprenant des tutoriels pour tous les niveaux d'aquarelles et des portraits en time lapse. Sa pédagogie repose sur le lâcher prise, la confiance en soi, dans la proximité et la bonne humeur.

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